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La production de ressources éducatives : enjeu et perspectives


Ce 10 novembre, l’Agence Wallonne des Télécommunications organisait un atelier e-learning sur la thématique des outils-auteurs.  Articulate, Captivate, E-learning Maker, Innovae Publisher étaient expliqués et comparés par les différents intervenants.  A l’heure du Web 2.0, des dynamiques d’Open Educational Ressources et du contenu généré par les utilisateurs (UGC), faut-il encore produire des ressources formatives ?  Si oui, à quelles conditions ?

Dans un monde occidental qui se questionne par rapport à son modèle éducatif (voir « Liens complémentaires » ci-dessous), cette réflexion sur la production de ressources éducatives est loin d’être anodine.  Peu d’enseignants et de formateurs connaissent aujourd’hui la formidable dynamique éducative qui se développent dans les pays émergents : Tv éducatives, ressources de formation partagées entre l’Asie et l’Afrique, développement massif d’universités… avec un seul objectif : former au maximum la population.  Le dernier sommet WISE (World Innovation Summit for Education) qui s’est déroulé au Quatar a bien mis en évidence les enjeux actuels.

Faut-il donc encore choisir aujourd’hui un outil auteur pour produire du contenu ?  La réponse est sans doute oui et j’irais même encore plus loin, il est presque nécessaire d’en utiliser plusieurs en fonction des besoins et des compétences des utilisateurs.  En effet, plusieurs intervenants de cet atelier ont mis en évidence l’utilisation de PowerPoint pour scénariser le contenu de formation.  Cet outil est largement répandu et maîtrisé par les enseignants et formateurs.  Par contre, les plonger ensuite dans Articulate ou E-learningMaker pour transformer ce scénario en séquence d’apprentissage ne se fera pas aussi facilement.

Un outil gratuit tel qu’ExeLearning permet de développer des séquences à la norme Scorm sans investir trop de temps de développement tout en laissant la maîtrise au formateur.  Par la suite, le formateur qui souhaiterait s’investir dans des développements plus complexes, pourrait être orienté vers des outils plus perfectionnés.

Cependant, quel que soit l’objectif du module, il est important de tenir compte de 2 principes essentiels :

  • Les objectifs de la formation doivent être clairement définis en fonction du public et des compétences à acquérir (voir le modèle pragmatique de Marcel Lebrun)
  • Les séquences de formation, même si elles sont interactives, ne doivent pas dépasser une durée de plus de 20 à 30 minutes maximum.
Je profite également de ce billet pour rappeler que le Web 2.0 regorge d’outils qui permettent de mettre en activité les apprenants sans pour autant les canaliser dans une séquence de formation « ficelée ».  L’enjeu aujourd’hui se situe en effet dans le développement du Social Learning : comment favoriser, encourager et développer l’apprentissage entre pairs.
Lors d’un précédent article, j’avais déjà évoqué l’utilisation d’un wiki dans un cours de philosophie donné par François Jourde.  Voici une vidéo tournée dans sa classe à Bruxelles : il y explique certaines de ses activités dans lesquelles il implique fortement ses élèves.

Les outils à la disposition des enseignants et formateurs sont de plus en plus nombreux mais un outil reste sans utilité s’il n’est pas intégré dans un scénario pédagogique clairement identifié.  Dans les liens complémentaires, vous trouverez un exemple de Social Learning dans lequel des outils ont été choisis avec soin en fonction des objectifs poursuivis par l’enseignante.

Liens complémentaires

Enquête « J’aime pas l’école » publiée par le  Service Communautaire en Promotion de la Santé SIPES 

Un exemple de Social Learning : A showcase of Learner-Generated Digital production

Livre blanc « La systématisation des apprentissages informels »

Le projet de l’Unesco sur la communauté de ressources éducatives

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